L’alternance travail-études, tout un écosystème par CEMEQ!

Dans la région métropolitaine, en mars dernier, on observait un taux de chômage record de 1,7 %. Les besoins en main-d’œuvre sont criants partout dans la province. L’alternance travail-études pourrait être une solution à cette problématique en fournissant des employés en apprentissage aux entreprises. Le Centre d’élaboration des moyens d’enseignement du Québec (CEMEQ), un organisme à but non lucratif œuvrant dans le domaine de la formation professionnelle depuis 30 ans, a compris cet enjeu et a développé un outil visant une synergie entre tous les acteurs de ce processus. L’écosystème en alternance travail-études du CEMEQ s’adresse actuellement au programme de mécanique de véhicules électriques et se trouve dans la médiathèque+.

En 2022, le comité sectoriel de la main-d’œuvre (CSMO) a déposé un projet auprès de la commission des partenaires du marché du travail (CPMT). Le projet ayant été accepté, le CSMO a mandaté le CEMEQ pour développer des ressources pertinentes afin de former 100 personnes en mécanique de véhicules électriques. L’un de ces outils est l’écosystème en alternance travail-études. Cette plateforme s’adresse aux élèves, aux enseignants et aux superviseurs engagés dans un programme en alternance. Elle se veut simple, efficace, visuelle et motivante. Elle est offerte gratuitement pour toute la clientèle de la formation professionnelle.

Élèves

Lorsqu’un élève entre dans son écosystème personnel, il a accès à un message d’accueil configuré par son enseignant. Il voit également son calendrier, qu’il peut déployer par semaine ou par mois. Enfin, il peut consulter rapidement sa progression des apprentissages. En effet, un diagramme à bandes lui montre la proportion complétée pour chaque système et un code de couleur lui indique son niveau de maîtrise. Ainsi, une colonne verte signifie que la tâche est maîtrisée, une colonne jaune, que la tâche est en voie de développement et une colonne rouge, que la tâche n’est pas maîtrisée. Lorsque la tâche n’a pas été suffisamment pratiquée pour établir un jugement, la colonne apparaît en gris.

L’élève a également accès à un journal de bord qu’il doit compléter quotidiennement. Chaque système y apparaît et est détaillé par tâches essentielles. L’élève n’a qu’à cliquer sur la case correspondant à la tâche effectuée et à la date du jour pour indiquer à son enseignant le travail fait dans la journée. Le nombre de répétitions des tâches se cumule afin d’atteindre l’objectif prédéfini dans l’écosystème. Si l’élève effectue une tâche qui n’est pas considérée comme essentielle dans le programme, il peut l’ajouter manuellement dans son tableau pour assurer un suivi complet de son travail. L’enseignant pourra ensuite décider si cette tâche est acceptable ou non.

Superviseurs

Comme on sait que les superviseurs sont avant tout des travailleurs de l’entreprise et qu’ils sont souvent débordés, leur écosystème est très épuré et simple. L’enseignant, au début du processus, transmet un lien de connexion au superviseur. Lorsque le superviseur clique sur ce lien, il accède à son écosystème. Il voit alors le même message d’accueil que l’élève, ainsi que le calendrier par semaine ou par mois.

Le superviseur a aussi accès à la liste des systèmes qui seront à l’étude pendant le stage, ainsi qu’aux tâches correspondant à chaque système. Il peut par ailleurs accéder à des documents téléchargeables et imprimables. D’abord, des suggestions d’apprentissages à proposer à l’élève stagiaire sont disponibles. Celles-ci sont divisées selon que l’apprenant est en début, en milieu ou en fin de stage. Des tâches autres sont également listées au besoin. Ensuite, pour assurer un meilleur suivi de l’élève, le superviseur a accès à des fiches résumées des apprentissages réalisés au préalable par le stagiaire. Ces fiches sont illustrées en couleurs et peuvent même inclure des capsules vidéo. Il devient alors plus simple de réviser les concepts avant de mettre l’élève à la tâche et de savoir ce que l’élève connait ou non.

Enseignants

Ce sont les enseignants qui ont accès à l’écosystème le plus complet, car ils doivent assurer des suivis serrés du cheminement de chacun de leurs élèves. Dans un premier temps, l’enseignant responsable d’un groupe en alternance travail-études doit créer le compte de classe dans la médiathèque+. Plusieurs enseignants peuvent partager le même groupe. Une fois le groupe créé, l’enseignant peut entrer dans son écosystème et accéder à son calendrier par semaine ou par mois. Il obtient aussi le lien pour les superviseurs.

Dans un deuxième temps, l’enseignant a accès à trois vues différentes : la vue d’ensemble, la vue de suivi par élève et la vue détaillée du groupe. La vue d’ensemble, constituée de diagrammes à bandes avec un code de couleurs, permet de voir rapidement l’état des apprentissages du groupe pour chaque système étudié. La vue de suivi par élève permet de se concentrer sur le cheminement d’un seul élève pour l’ensemble des systèmes étudiés. La vue détaillée du groupe donne accès au journal de bord compilé du groupe permettant de suivre le nombre de répétitions effectuées pour chaque tâche essentielle, et ce, pour chaque élève.

Au niveau des suivis, il y a trois possibilités : le suivi d’élève, le suivi en entreprise et le rapport de formation par compétence. Le suivi d’élève consiste à consulter le journal de bord complété par l’élève. Lorsque le nombre de répétitions pour une tâche est atteint, l’enseignant peut exercer un jugement sur le niveau de maîtrise de l’élève. Il peut indiquer que la tâche est maîtrisée, en voie d’être maîtrisée ou non maîtrisée. Le suivi en entreprise permet une communication efficace entre l’enseignant et le superviseur lors de la visite en entreprise. On y retrouve une indication des tâches effectuées par l’élève depuis la dernière visite. L’enseignant peut donc s’enquérir du niveau de maîtrise de l’élève uniquement pour ces tâches, diminuant le temps d’entrevue avec le superviseur. L’enseignant peut consigner à cet endroit, des commentaires justifiant le niveau de maîtrise accordée à l’élève en guise de traces.

Le rapport de formation par compétence est le point culminant du suivi pour l’enseignant. Il réassocie chaque tâche à sa compétence dans le programme. Il fait le calcul du temps passé sur chaque compétence, et ce, en fonction d’un découpage préétabli (lecture, tâches essentielles, tâches, évaluation, autre). Enfin, il permet de visualiser rapidement, grâce à l’onglet « formation manquante », les tâches non complétées en entreprise ou non maîtrisée pour chaque élève. L’enseignant peut donc s’ajuster et prévoir des exercices supplémentaires pour ses élèves à leur retour de stage.

À venir

L’écosystème en alternance travail-études du CEMEQ est actuellement en phase 1. Il a été mis en place au printemps 2022. Plusieurs phases de développement sont prévues. Le prochain programme visé par le CEMEQ est celui de soudage-assemblage qui est davantage en production. Le regroupement des tâches sera repensé. On peut s’attendre à un regroupement par processus ou par projet plutôt que par système.

Au niveau de la plateforme, on prévoit ajouter une section de dépôt pour les élèves. Ainsi, il serait possible de cumuler des traces réelles d’apprentissage telles que des photos ou des capsules vidéo. Il sera aussi bientôt possible d’imprimer les documents de suivi afin de constituer un dossier papier pour chaque élève.

Enfin, pour les programmes à développer, le CEMEQ attend les propositions de la table de coordination de la formation professionnelle. Celle-ci identifiera les besoins prioritaires en fonction de la rareté de la main-d’œuvre. Ainsi, le développement de l’écosystème sera en adéquation directe avec les besoins du milieu.

Conclusion

L’écosystème en alternance travail-études n’est en place que depuis peu, mais revêt un grand potentiel au niveau de la gestion des stages. Présentement offert en mécanique de véhicules électriques, il est en développement pour le programme de soudage-assemblage. Le CEMEQ est toujours à la recherche de collaborateurs, plus spécifiquement d’experts en contenu, pour les aider dans le développement de cet outil. Si vous avez de l’intérêt pour utiliser l’écosystème du CEMEQ ou pour collaborer à ses prochaines phases de développement, n’hésitez pas à communiquer avec votre délégué pédagogique, monsieur Jean-Sébastien Legros (jslegros@cemeq.qc.ca).

Cet article a été écrit par:
Nancy Berger